Maladie de Lapeyronie, diagnostic et soin au CETI
La première description clinique de cette maladie date de 1743, par le chirurgien François-Giraud de Lapeyronie. Il s’agit d’une déformation de la verge qui survient à la suite d’anomalies se formant dans l’enveloppe qui entoure les corps érectiles.
Formée d’un tissu conjonctif (contenant une grande quantité de protéines de soutien), appelé albuginée, la verge a besoin de s’appuyer sur une paroi pour devenir rigide. C’est cette paroi qui va devenir malade, entraîne une courbure de la verge. Cette courbure gêne ainsi la fonction érectile tout en provoquant un embarras psychologique pour le patient atteint.
Souvent considérée comme une maladie orpheline, elle atteindrait entre 3 et 7 % des hommes au-delà de 18 ans. Certains jeunes hommes peuvent développer cette maladie, mais elle arrive principalement après la cinquantaine.
Comprendre la Maladie de Lapeyronie : traitement par le PRP et l’Acide hyaluronique
Causes de la maladie de Lapeyronie et autres anomalies morphologiques
L’origine théorique qui domine aujourd’hui sur cette maladie résiderait dans une maladie du tissu entourant les corps érectiles, provoquée par de microtraumatismes au cours de la vie sexuelle et au cours des érections.
Il est également possible que cette courbure se développe à la suite d’un traumatisme plus important lors d’un acte sexuel. Ce traumatisme provoque une microhémorragie et entraîne par la suite une fibrose du tissu de l’albuginé. Ceci provoque la formation de plaques essentiellement au niveau de la face dorsale ou bien plus rarement latéralement et parfois même à l’intérieur du pénis courbé lui-même, dans une structure appelée « cloison » entre les deux corps caverneux.
Cette plaque issue de cet albuginé sous-tend la verge comme les aubans d’une voile, la conduisant à la déformation.
Le développement de la maladie de Lapeyronie peut être décomposé sous le schéma suivant :
Conséquences de la déformation du pénis
En raison de la diminution de l’élasticité ainsi que d’une tendance à la rétraction tissulaire, plusieurs symptômes ont été observés :
- une déviation de la verge,
- des douleurs du pénis en érection,
- différents types de déformation et de raccourcissement du pénis.
Diagnostic de la maladie de Lapeyronie
La situation de chaque patient est unique. Un questionnaire, suivi d’une échographie permettent de poser un diagnostic précis en vue d’un traitement adapté. L’échographie mesure l’épaisseur anormale et la qualité de l’albuginée, permet de déterminer la nature des plaques plus ou moins calcifiées, de prévoir et de préparer l’endroit où le PRP (Plasma Riche en Plaquettes) sera injecté.
Le traitement conservateur par PRP : thérapie cellulaire autologue
Les traitements connus sont nombreux, le recours à diverses molécules et traitements médicaux est possible. Cependant, aucun n’a fait preuve de réelle efficacité. Le plus souvent, lorsque la déformation est trop importante, une chirurgie du pénis est réalisée pour corriger la courbure.
Ces interventions chirurgicales sont difficiles, entrainent souvent des complications post-opératoires, et peuvent aboutir à la pause d’un implant à l’intérieur du pénis.
Le principe du traitement PRP
C’est pourquoi le docteur Virag et le docteur Sussman, spécialistes de la dysfonction érectile, a développé le traitement par PRP. Il s’agit d’un traitement naturel utilisant les propres cellules du patient (le plasma recueilli lors d’une prise de sang) et en les additionnant à l’acide hyaluronique. Ce procédé permet d’avoir une action prolongée du PRP.
L’acide hyaluronique sert d’échafaudage aux cellules recueillies. Une fois celles-ci injectées dans un tissu, elles ont la propriété de recréer du tissu sain et de diminuer l’inflammation locale, tout en substituant les cellules malades par des cellules saines.
Une technique très répandue pour des troubles similaires
Ce traitement est aujourd’hui vastement utilisé pour des troubles similaires, comme les déchirures musculaires, l’arthrose, les maladies cardiaques et maladies des tendons comme la maladie Dupuytren. Cette maladie atteint les tendons et certaines structures des doigts, entrainant leur courbure.
De la même façon, le PRP est utilisé au CETI également dans certaines formes de dysfonctions érectiles.
Le déroulement du traitement PRP
La première étape est une prise de sang classique pour recueillir le plasma complété par l’acide hyaluronique. Le mélange sera ainsi injecté dans l’albuginé que l’on traite.
La deuxième étape est une anesthésie locale en deux temps. Tout d’abord avec une pommade anesthésiante, puis avec une anesthésie des nerfs locaux par double injection, et enfin par une large anesthésie locale du pénis permettant de supprimer toute sensation.
La troisième étape est l’injection progressive en superficie et non en profondeur, sous le contrôle de l’échographie. À la fin des injections, s’il n’y a pas de saignement, un pansement compressif est posé et le patient peut immédiatement partir sans aucune douleur au pénis.
Traitement d’entretien et résultats constatés
Après les 6 première séances recommandées, il est nécessaire de faire des séances régulières pour essayer à la fois de maintenir et de conforter le résultat, même si aucune récidive immédiate de la maladie n’a été observée. Lorsqu’on n’obtient plus de résultat, le traitement est arrêté.
En 2017, les résultats objectifs comptent 125 patients sur un recul moyen de plus 18 mois. Le résumé de ces résultats se constitue comme suivant : environ 20% de très bons résultats, 65% d’amélioration significative et 15% d’échec. Le traitement PRP évite la chirurgie à 3 patients sur 4.
De très nombreux patients qui avaient des difficultés érectiles, pas seulement à cause de la courbure, mais de manière générale, signalent une amélioration des fonctions érectiles en même temps que les données locales.
Des données mesurent une réduction moyenne de 15° du niveau de courbure et d’autre part une réduction de l’épaisseur de 25%.
En revanche, pour les patients en échec, la solution de recours est une chirurgie du pénis.